Le Roi de cœur

– 1966 –

Octobre 1918, le soldat britannique Charles Plumpick est envoyé comme éclaireur
dans une petite ville française récemment évacuée. Il découvre que les habitants de
l’hôpital psychiatrique sont restés, et qu’ils ont investi la ville selon leur fantaisie. Loin
de la guerre, ceux-ci l’accueillent chaleureusement comme ‘Roi de cœur’ dans leur univers…

Résumé

Octobre 1918. Avant d’évacuer Marville, petite ville du Nord de la France, les Allemands dissimulent une charge considérable d’explosifs dont le mécanisme de mise à feu est relié au Jacquemart de la cathédrale. L’état-major anglais, qui en a été informé par un agent, dépêche le soldat Plumpick afin de découvrir la cache des explosifs.

La ville que découvre Plumpick est désertée par ses habitants, à l’exception des pensionnaires de l’asile psychiatrique qu’on a oubliés et qui ont investi les bâtiments selon leur fantaisie et leurs fantasmes : tel qui se croit général s’installe dans la caserne des pompiers, tel autre qui se dit évêque dans la cathédrale, le « Duc de Trèfle » au château, les dames dans la maison de rendez-vous, etc.

Plumpick est à la fois séduit et déconcerté par la bizarrerie, l’urbanité, la gentillesse et la gaieté des gens qui l’accueillent. Quand le « Duc de Trèfle » affirme reconnaître en lui le « Roi de Cœur », tous laissent alors éclater leur joie, et l’archevêque s’empresse d’organiser la cérémonie du sacre.

Il s’ensuit une merveilleuse cavalcade, à laquelle le « Roi de Cœur » se prête volontiers, inquiet cependant car les explosifs demeurent introuvables. C’est par hasard que Coquelicot, délicate poupée de porcelaine promise au roi, lui permet de découvrir où et comment se fera la mise à feu.

La machine infernale désamorcée, les Anglais entrent dans la ville, salués par un étourdissant feu d’artifice. Croyant que leur mine vient de sauter, les Allemands reviennent pour réinvestir la place. Les deux armées s’affrontent en une bataille si acharnée qu’il ne reste pas un seul survivant. Ce que voyant, avec beaucoup de sagesse, les fous se dépouillent de leurs oripeaux et réintègrent l’asile, prenant soin de fermer la grille à clé derrière eux.

Salué en héros et décoré par ses compatriotes, Plumpick est chargé d’une nouvelle mission, de démolition cette fois. Il se présente alors, entièrement nu, à la porte de l’asile pour s’y faire admettre.

Interprètes

Alan Bates : Charles Plumpick, ornithologue – le Roi de Cœur
Pierre Brasseur : le général Géranium
Jean-Claude Brialy : le duc de Trèfle
Geneviève Bujold : Coquelicot
Adolfo Celi : le colonel Alexander Mac Bibenbrook
Françoise Christophe : la duchesse
Julien Guiomar : Monseigneur Marguerite
Micheline Presle : Madame Églantine
Michel Serrault : Monsieur Marcel
Palau : Albéric
Jacques Balutin : Mac Fish
Madeleine Clervanne : Brunehaut
Marc Dudicourt : le lieutenant Hamburger

Equipe

Production : Fildebroc – Les Artistes Associés (Paris) – Compania Cinematografica Montoro (Rome)
Scénario : Daniel Boulanger et Philippe de Broca d’après une idée de Maurice Bessy
Dialogues : Daniel Boulanger
Directeur de la photographie : Pierre Lhomme
Opérateur : Pierre Goupil
Montage : Françoise Javet assistée de Kenout Peltier et Monique Baronnet
Musique : Georges Delerue
Ingénieur du son : Jacques Carrère
Décors : François de Lamothe
Ensemblier : Robert Christidès
Costumes : Jacques Fonteray
Maquillage : Louis Bonnemaison
Coiffeuse : Maud Bégon
Directeur de production : Jacques Juranville
Assistants-réalisateurs : Marc Monnet, Marc Grunebaum, Renzo Cerrato
Script : Patrick Aubrée
Chorégraphie : Valérie Camille
Photographe de plateau : Vincent Rossel

Détails

Durée : 110 minutes
Tournage : 12 avril -10 juin 1966
Extérieurs : Senlis
Distribution : Les Artistes Associés
Sortie à Paris : 21 décembre 1966
Box-office : 39 141 entrées en neuf semaines dans six salles parisiennes
Distributeur de la ressortie (janvier 2017) : Swashbuckler Films.

Bande Annonce

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CNC

Photos

À savoir

  • Après Les Tribulations d’un Chinois en Chine, de Broca tourne un film complètement différent, à part dans sa filmographie, qui ne connaîtra pas le succès en France mais deviendra une œuvre culte aux États-Unis. À l’origine, Le Roi de cœur vient d’une idée du journaliste et scénariste Maurice Bessy qui raconte au cinéaste deux anecdotes authentiques sur des « fous » se retrouvant sur les routes de l’Exode et d’autres s’échappant de leur asile une nuit pendant le Débarquement et revêtant des uniformes de soldats allemands morts, ce qui provoque leur massacre par les Américains. « Je me suis dit qu’il y avait là un sujet formidable. »
  • Ne parvenant pas à trouver de producteur français pour ce projet qui lui tient à cœur, le réalisateur décide de créer sa propre société de production avec son épouse Michelle de Broca, Fildebroc.
  • L’intrigue devait se dérouler pendant la seconde guerre mondiale mais le chef-décorateur François de Lamothe a orienté les auteurs vers la période 14-18 plus intéressante, selon lui, à traiter en termes de décors, costumes, véhicules…
  • « Une fantaisie tendre et ironique, de la loufoquerie tout le temps », résume Michel Serrault. « De Broca a un univers qui lui ressemble, et j’ai beaucoup aimé ce film, qui, hélas, n’a pas très bien marché. » (… Vous avez dit Serrault ?, Florent Massot, 2001)
  • Philippe de Broca : « L’accueil réservé au Roi de cœur m’a plutôt secoué, je le considérais comme mon vrai premier film, tout ce que j’avais fait auparavant me semblait une simple préparation à cela. J’imaginais que j’allais faire sept ou huit films formidables après celui-là. Ça a été très dur. » (Philippe de Broca, éditions Henri Veyrier, 1990)
  • François Truffaut : « Allez savoir pourquoi, ce film, lors de sa sortie en France, en décembre 1966, fut un échec total. Pour tenter d’améliorer le box office désastreux, une journée d’exclusivité, au lendemain de Noël, fut organisée avec entrée libre dans toutes les salles, gratuité annoncée par une pleine page de publicité dans les quotidiens : bernique ! Même à l’œil, pas un chat ! Or ce même film, Le Roi de Cœur, est l’un des plus grands succès français en Amérique depuis douze ans et vient de commencer une quatrième ou cinquième exclusivité à New York. Allez comprendre ! L’essentiel est qu’à l’heure de Greenwich village, le lansquenet frappe toujours à minuit. » (Le Matin du 28 février 1983) 

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