Le Magnifique
– 1973 –
Modeste écrivain, François Merlin tente d’achever son 43ème roman d’espionnage et
s’identifie tellement à son héros, l’extravagant agent secret Bob Saint-Clar, que leurs deux
univers vont se juxtaposer : des aventures mexicaines au quotidien parisien…
Résumé
L’agent secret Bob Saint-Clar est envoyé en mission au Mexique pour une affaire dont dépend « l’avenir du monde libre ». Il a tôt fait de séduire son contact, la voluptueuse Tatiana. Mais leur promenade romantique est interrompue par des nuées de tueurs qu’ils abattent par dizaines, lorsqu’apparaît, au milieu des cadavres, Madame Berger, qui, indifférente au carnage, entre pour passer l’aspirateur dans la pièce où François Merlin tente péniblement d’écrire son quarante-troisième roman d’espionnage.
Merlin ressemble comme un frère à Saint-Clar ; mais autant l’agent secret est élégant et raffiné, dynamique et sportif, autant son créateur, pas rasé, la tignasse emmêlée, est mou et timoré. Dès lors, Merlin ne cesse d’être dérangé par des incidents et intrusions intempestives se répercutant aussitôt sur le contenu de la fiction qu’il élabore tant bien que mal.
Une voisine, Christine, étudiante timide dont il s’est inspiré pour créer Tatiana, découvre ses romans et lui fait part de son intention d’écrire une thèse de sociologie sur son œuvre. Comme elle semble manifester un intérêt certain pour Saint-Clar, Merlin tente de se comporter avec elle comme son héros le ferait, et se fait remettre à sa place…
Jaloux de son personnage, il n’a de cesse de le ridiculiser. Alarmée par Madame Berger, qui a lu le manuscrit, Christine s’explique avec Merlin et lui avoue que son idéal masculin n’est pas Saint-Clar, mais lui-même. Rasséréné, Merlin se remet avec ardeur au travail.
Mais le soir même il surprend chez Christine l’avaricieux et démagogue Charron, son éditeur, devenu dans son roman l’ignoble adversaire de Saint-Clar. Sollicité peu avant par la jeune femme en vue de sa thèse, Charron s’est imposé chez elle avec ses courtisans dans l’intention de la séduire. Se méprenant sur l’attitude de la jeune femme, Merlin administre un coup de poing à Charron, se dispute avec elle, et entreprend de faire subir les pires avanies à Tatiana.
Mais, retrouvant Christine endormie sur son paillasson au petit matin, il jette son manuscrit à Charron qui, l’œil bandé, sort de l’immeuble.
Interprètes
Jean-Paul Belmondo : François Merlin et Bob Saint-Clar
Jacqueline Bisset : Christine et Tatiana
Vittorio Caprioli : Georges Charron et Colonel Kharkov
Monique Tarbes : Madame Berger
Mario David : le contractuel qui verbalise
Bruno Garcin : Pilu, étudiant
Raymond Gerome : le général Pontaubert
Jean Lefebvre : Monsieur Boudard l’électricien
Hans Mayer : le colonel Collins
André Weber : le premier plombier
Hubert Deschamps : le vendeur de machines à écrire
Bernard Musson : l’interprète tchèque
Thalie Fruges : l’hôtesse de la maison d’édition
René Barrera : le Chinois, le jeune marié
Rodrigo Puebla : Benson
Jean-Pierre Rambal : le conférencier
Gaëtan Noël : le docteur
Robert Berry : le commandant
Michel Thomass: le pope
Equipe
Production : Les Films Ariane – Mondex Films – Cerito Films (Paris) – Oceania Films – Rizzoli film (Rome)
Producteurs : Alexandre Mnouchkine, Georges Dancigers
Producteur associé : Robert Amon
Producteur délégué : Alexandre Mnouchkine
Scénario-dialogues : Francis Veber et Philippe de Broca (non crédités)
Directeur de la photographie : René Mathelin
Photographie sous-marine : Genaro Hurtado
Opérateur : Jean-Paul Schwartz assisté de Jean-Paul Cornu et Philippe Bordas
Montage : Henri Lanoë assisté de Monique André et Catherine Dubeau
Musique : Claude Bolling et Tomas Mondez Sosa pour « Cucurrucucu Paloma »
Ingénieurs du son : Jean Labussière, Jean Nény
Décors : François de Lamothe assisté de Jacques Brizio et Pierre Duquesne
Ensemblier : Robert Christidès
Costumes : Donfeld pour Jacqueline Bisset / Cerruti pour Jean-Paul Belmondo
Habilleuses : Paulette Breil, Monique Dury
Maquillage : Charly Koubesserian.
Coiffeur : Marc Blanchard
Directeur de production : Alain Belmondo
Régisseur général : Alain Pancrazi
Assistants réalisateurs : Tony Aboyantz, Claude Gorsky, Jésus Marin
Scripte : Suzanne Durrenberger
Photographe : Maurice Chapiron
Attachés de presse : René Chateau, Jacques Itah
Accessoiristes effets spéciaux : André Pierdel, Georges Iaconelli, Léon Ortega
Détails
Durée : 93 minutes
Premier titre : Comment détruire la réputation du plus célèbre agent secret du monde
Tournage : 26 mars – fin juin 1973
Extérieurs : Mexique et Paris
Distribution : C.C.F.C.
Sortie à Paris : 29 novembre 1973
Boxe office : 725 564 entrées en 14 semaines dans 10 salles parisiennes
Bande annonce
Photos
À savoir
- « Quand on m’a proposé le scénario du Magnifique, j’ai trouvé tout de suite l’idée brillante », affirme Philippe de Broca à la sortie du film. « Cette histoire d’un romancier besogneux qui écrit à la chaîne des livres policiers au rythme de deux par mois pour payer ses factures et la pension alimentaire de son ex-femme, et qui s’identifie à son héros, le célèbre agent secret Bob Saint-Clar, c’était très séduisant. Et puis, j’ai eu peur de la difficulté que représentait le passage constant de la réalité à l’imagination. Je me suis dit « c’est rudement casse-gueule ». Et quand Belmondo est venu me demander de jouer le rôle, il a emporté ma décision. Il était tellement le personnage que je n’ai plus pensé aux pièges possibles. Ça n’a tout de même pas été du gâteau. » (France-Soir du 4 décembre 1973)
- Le scénario s’est intitulé Raconte-moi une histoire puis en cours de tournage Comment détruire la réputation du plus célèbre agent secret (sur le clap, cependant, ne subsistait que Agent secret par manque de place !). Il sera d’ailleurs traduit ainsi en Grande-Bretagne, en Espagne et en Italie, mais deviendra en France Le Magnifique, sur une idée du coproducteur Robert Hamon.
- Le film s’en prend à la littérature de gare, qui représente encore à cette époque un vrai phénomène d’édition. Dans la seule année 1973 sont parus huit OSS 117 par Josette Bruce, quatre SAS par Gérard de Villiers, six Coplan par Paul Kenny, cinq Mr Suzuki par Jean-Pierre Conty, six Vic St Val par Vic St Val (!) et sept Force M par Claude Rank ! Ce dernier déclarait en 1967 au magazine Lui, à l’occasion d’une rencontre avec plusieurs de ses confrères : « Il faut regarder la réalité en face. Ou nous faisons de la grande littérature d’espionnage, et nous tirons à 5 000 exemplaires ; ou nous décrivons des surhommes, et nous vendons à plus de 150 000. »