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Marcel Dalio à propos de Philippe de Broca

Marcel Dalio à propos
de Philippe de Broca

Début 1961, le comédien Marcel Dalio est interviewé par la télévision, évoquant notamment ses souvenirs de tournage avec Jean Renoir et s’attarde sur la nouvelle génération de réalisateurs : « Je place de Broca… Je ne dis pas ça parce que je vais tourner avec lui.. Le contrat est signé, je ne lui dois rien (rires)… Donc je peux être franc. De Broca, c’est tout de même, à travers tous les films sombres que l’on voit, un peu de soleil. En sortant de tous ces films noirs, on a l’impression d’être dans un tunnel. On a l’impression en France que tout est noir… A travers de Broca, c’est le style français, c’est la clarté française, c’est la légèreté française…. Je le situe, dans son style, entre Beaumarchais et Marivaux. C’est un grand éloge que je lui fais, mais je pense que s’il continue, de Broca sera le premier réalisateur de toute la nouvelle génération. »

Marcel Dalio joue le rôle de Malichot dans Cartouche. Il sera à nouveau dirigé par Philippe de Broca, en 1965, dans Un monsieur de compagnie.


Philippe de Broca et le rêve américain

Philippe de Broca et le rêve américain

Fin 1975, Philippe de Broca qui vient de signer un nouveau succès avec L’Incorrigible, s’entretient avec Joe Van Cottom, le créateur de l’hebdomadaire Ciné Revue, et revient sur ses projets hollywoodiens.

Lorsque l’année dernière, nous nous sommes rencontrés à Hollywood, vous m’aviez dit que vous envisagiez de tourner aux États-Unis. Où en êtes-vous à ce sujet ?
Il y a longtemps que j’essaie de tourner un film aux États-Unis et cela pour plusieurs raisons. D’abord, parce que tout de même, Hollywood, c’est toujours quelque chose, ensuite parce que je m’exprime pas trop mal en anglais et enfin parce qu’il y a énormément de comédiens américains avec lesquels j’aimerais travailler. Malheureusement, jusqu’à présent, cela ne s’est pas concrétisé. Il est vrai que ce genre d’entreprise est beaucoup plus difficile à monter qu’on le suppose généralement.

Qu’est-ce qui vous a frappé le plus dans l’évolution du cinéma américain ?
Avant tout, et essentiellement même, son impitoyable violence. C’est du reste la raison pour laquelle j’aimerais réaliser un film en Amérique. Tout, pour moi, est parti du Roi de cœur qui a été un très gros succès en Europe et qui, aux États-Unis, est considéré comme un film d’art et d’essai. Lancé modestement dans une petite salle spécialisée, Le Roi de cœur a rapidement gagné en popularité au point qu’il a réalisé de très, très grosses recettes. Cela est dû au fait que mon Roi de cœur a été très favorablement reçu par la jeunesse et plus précisément, à l’époque, par les hippies. Bizarrement, ce conte de fées pour adultes a été accueilli aux États-Unis comme un film contestataire ! Depuis sa sortie, je suis relativement connu aux USA, surtout dans le monde du spectacle et ce qui est paradoxal, c’est que les Américains voudraient bien me confier un film mais sur un sujet qu’ils auraient précédemment choisi. J’avais l’intention de faire un film de commande basé sur la vie du Général Giraud. Mais, tout de même, cela ne m’aurait pas été facile car aux États-Unis, le fonctionnement n’est pas le même qu’en France. Le metteur en scène est davantage considéré comme un technicien que comme un auteur. Si je ne peux réaliser en Amérique le film que j’ai vraiment envie de faire, et j’ai plusieurs sujets en tête, j’aime mieux rester en France.

Vous avez vu des films comme L’Exorciste, French Connection, Le Parrain… ?
Ce qui me frappe, c’est que vous venez de citez trois films dont la base – comme tous les films à succès en dehors des productions Disney – est la violence non seulement physique mais aussi la violence des rapports entre les femmes et les hommes, les attirances, les affinités, les amitiés. On ne peut pas voir un film consacré à l’amitié entre deux hommes, même dans l’admirable L’Epouvantail, sans qu’à un moment donné ils s’affrontent et se cassent la gueule. La permanence de la violence est un des phénomènes les plus typiquement américains. Comme précisément, j’ai envie de tourner des films sur la douceur de vivre, la facilité des rapports entre les gens, bref des films plus positifs que négatifs, vous comprendrez que c’est là une des raisons pour lesquelles je ne parviens pas à tourner à Hollywood ! (…)

Pour en revenir au Roi de cœur, dont je vous parlais tout à l’heure, ce film a eu une carrière très curieuse. Artistes Associés qui l’avait produit et qui avait donc intérêt à ce qu’il soit vu par le plus grand nombre possible de spectateurs, a distribué le film aux États-Unis exactement comme tous les films dits classiques. Échec… Le Roi de cœur a ensuite été programmé à Boston, pas loin de l’Université de Harvard, pour une semaine. Il est à l’affiche depuis quatre ans ! Un distributeur l’a acheté et l’a lancé dans toutes les villes universitaires, où il a connu le même succès. On a commencé à parler de moi dans la presse, mon Roi s’est répandu dans un tas de salles, et, maintenant, il passe partout, absolument partout.


L’accueil critique de « L’Homme de Rio »

L’Accueil critique de L’Homme de Rio

Voici quelques critiques de la presse quotidienne qui rendaient compte de la sortie de L’Homme de Rio en 1964. Le film est sorti à Paris le 28 février 1964, le même jour que La Tulipe noire avec Alain Delon. Le film de Philippe de Broca fera 4,8 millions d’entrées, contre 3,1 millions pour celui de Christian-Jaque.

« Un Tintin à qui la gouaille et l’insolence seraient venus en même temps que le poil au menton »

« Pas un moment de répit dans l’action avec, en plus, un bon dialogue émaillé de constantes trouvailles et une interprétation excellente. Un régal de bon cinéma. »

« Intrigue délicieusement invraisemblable, émaillée de grosses malices et de clins d’œil au public, et menée sur un rythme décontracté… »

« Philippe de Broca et son plaisant complice, Daniel Boulanger trouvent cette fois une formule tout à fait neuve de film d’action »


« Tendre poulet » : le remake américain

« Tendre poulet » : le remake américain

Voici une curiosité autour de Tendre Poulet. Le film a été distribué dans quelques salles aux Etats-Unis en 1978, sous le titre Dear Inspector, avec d’excellentes critiques. L’idée est alors venue au producteur Dean Hargrove (Columbo, Matlock) d’en tirer une série télévisée, intitulée Dear Detective. Un pilote de 90 minutes qui reprend la trame du film de Philippe de Broca a été produit en 1979 avec l’actrice Brenda Vaccaro dans le rôle de l’inspecteur Kate Hudson et Arlen Dean Snyder en professeur. Quatre épisodes suivront avant que la série ne soit annulée faute d’audience…

Le pilote a été édité en VHS au début des années 80 chez Proserpine, qui a pour l’occasion monté une bande-annonce, que voici :


Georges Delerue parle de Philippe de Broca

Georges Delerue parle
de Philippe de Broca

Le 24 mai 1980, George Delerue est l’invité de Pierre Tchernia dans l’émission Monsieur cinéma. Il vient de remporter l’Oscar de la meilleure musique et revient notamment sur sa collaboration avec Philippe de Broca (à 3 min 30). «Philippe de Broca est un des réalisateurs qui attache à la musique. Souvent, j’écris des thèmes avant le tournage. Pas du tout parce qu’il a besoin de playback, simplement parce qu’il a envie d’avoir un climat musical au moment du tournage… »


Projets de films

Projets de films

Comme beaucoup de réalisateurs, Philippe de Broca a travaillé sur des films qui n’ont jamais vu le jour.
En 1964, alors qu’il termine Un Monsieur de Compagnie, et s’apprête à partir en Asie pour y tourner Les Tribulations d’un chinois en Chine, Philippe de Broca évoque deux projets qui lui tiennent à cœur, l’adaptation des Voyageurs de l’impériale de Louis Aragon et un film sur le suicide.

« Souvent, je le répète, un livre se prête mal à la transposition cinématographique. Il constitue un carcan. Mais, s’agissant de l’ouvrage d’Aragon, je pense que le carcan serait léger à porter. Comme il l’a été, j’imagine, pour le réalisateur du Guépard, cet admirable film presque muet. Peut-être d’autres romans me séduiraient-ils. Mais j’avoue que je lis peu. Il n’est guère que trois auteurs de ce siècle que je connaisse bien : Radriguet – mais l’effort n’a pas été grand ! – Céline et Aragon.

J’envisage également un film sur le suicide avec Dalio dans le rôle principal. Ce sera l’histoire d’un homme sans réussite, et dont le suicide seul se révélera être à la hauteur de ses rêves de puissance. L’acte par lequel un être met fin à ses jours fait partie de ma conception de la liberté. Il représente même, à mes yeux, le summum du libre-arbitre. C’est un aboutissement qui me paraîtrait logique, si par malheur je devais un jour perdre pied dans ma profession. »

Source : Figaro Littéraire. 1964


Philippe de Broca à propos de « Chère Louise » (vidéo)

Philippe de Broca
à propos de « Chère Louise »

De passage à Carcassonne en 1990, alors que sort un livre collectif consacré à son œuvre (éditions Henri Veyrier), Philippe de Broca parle de l’échec de Chère Louise, tandis que Philippe Noiret évoque une anecdote du tournage de L’Africain.


Interview de Philippe de Broca à propos des « 1001 Nuits » (vidéo)

Interview de Philippe de Broca
à propos des « 1001 Nuits »

Le 11 avril 1990, à l’occasion de la sortie des 1001 nuits dans les salles françaises,Philippe de Broca s’exprimait à la télévision et revenait sur ses motivations au cinéma : « Pendant longtemps, j’ai fait des films en pensant qu’il ne fallait pas que je choque ma maman, mais aujourd’hui, je ne veux pas choquer mes enfants. Mais au fond, c’est mon tempérament. Je n’aime pas l’érotisme, je n’aime pas la violence, et alors, il me reste le rire. »


Autour du « Paris de Michel Audiard »

Michel Audiard et Philippe de Broca

Le livre Le Paris de Michel Audiard, paru aux Editions Parigramme, consacre plusieurs pages à L’Incorrigible et à Tendre Poulet, deux des quatre collaborations entre Michel Audiard et Philippe de Broca. Rencontre avec l’auteur Philippe Lombard.

D’où vient l’idée du livre ?

De l’éditeur Parigramme. J’avais soumis un projet sur Jean Gabin et Paris, mais ils cherchaient quelqu’un pour écrire « Le Paris de Michel Audiard ». J’ai sauté sur l’occasion. J’adore Audiard et son cinéma, j’avais déjà écrit un petit livre sur « Les Tontons flingueurs » et je connaissais sa vie, ses liens avec la capitale.

Comment ou pourquoi Audiard et de Broca ont-ils commencé à travailler ensemble ?

Cela a failli se produire au début des années 1960. Le producteur Bob Amon avait suggéré à de Broca de collaborer avec le dialoguiste à la casquette. Mais influencé par la Nouvelle Vague et sous l’influence intellectuelle – de son propre aveu – de Truffaut et Chabrol, il a refusé. En 1975, le même Amon lui dit que Audiard est au fond du trou et que c’est le bon moment pour travailler avec lui. En effet, à cette époque, Audiard croule sous les dettes, ses derniers films en tant que réalisateur n’ont pas marché. De Broca a changé d’avis sur lui et accepte.

C’était pour L’Incorrigible ?

Oui, un film sur le mensonge, destiné à l’origine à Lino Ventura. Ils sont partis à Dourdan chez Audiard, qui a dit à de Broca : « On va parler un jour ou deux pour voir si ça colle entre nous. » Et ça a collé ! Même si pendant l’écriture, un événement tragique s’est produit et pas des moindres : la mort dans un accident de voiture de François, le fils d’Audiard. Philippe a voulu se retirer mais Michel l’a obligé à rester et à continuer le travail. Et c’est un des films les plus drôles d’Audiard…

Ont-ils la même vision de Paris ?

Je pense, oui. Ils n’adorent pas les lignes droites, la modernité, les grands ensembles. Le Paris de Tendre poulet, par exemple, est très « ancien », typique, les planchers craquent, les peintures s’écaillent, on trouve des pharmacies d’autrefois, des usines abandonnées… La caméra se déplace dans l’amphithéâtre de la Sorbonne, au quai des Orfèvres, à la salle Wagram, rue Mouffetard…

Quel est le film du duo que vous préférez ?

J’ai une affection toute particulière pour Tendre poulet avec Philippe Noiret et Annie Girardot. C’est drôle parce que Audiard définissait à la sortie le film comme une « tragi-comédie-sentimentalo-policière-à-suspense-souriant ». C’est exactement ça !


Quand Philippe de Broca faisait l’acteur…

Quand Philippe de Broca
faisait l’acteur…

Philippe de Broca a plusieurs fois fait des apparitions dans ses films, et dans les films de ses amis. On ne peut pas vraiement les comparer à celles d’Alfred Hitchcock, car elles sont pour la plupart invisibles là où celles du Maître du suspense étaient devenues un passage obligé, un gag…

La première fois où l’on peut apercevoir Philippe de Broca, c’est dans Le Beau Serge, réalisé par Claude Chabrol en 1958. Philippe de Broca est assistant réalisateur sur ce film, et apparaît en compagnie de Claude Chabrol dans une petit scène face à Gérard Blain et Jean-Claude Brialy.

Également assistant sur Les Quatre Cents Coups, il apparaît lors de la scène de la fête foraine, en compagnie du réalisateur François Truffaut.

En 1960, il réalise son premier film, Les Jeux de l’amour, et apparaît comme figurant dans la scène du cabaret « Le Bateau mouche », un paquet de lessive à la main.

Deux ans plus tard, il crie « Les Aristocrates à la Lanterne » dans Cartouche.

Dans Les Veinards, en 1963, dont il signe l’un des sketches, il est un passant qui se prend une affiche sur la tête.

L’année suivante, il tient un véritable rôle dans Les Petites Demoiselles, un court-métrage de Michel Deville, tourné pour la télévision, où il joue un jeune homme timide, face à Macha Méril et Françoise Dorléac.

En 1966, dans Le Roi de cœur, il est le jeune Adolf Hitler et donne la réplique à Daniel Boulanger, scénariste du film, mais qui faisait aussi un peu l’acteur à cette époque là : « J’ai fais Adolf Hitler car l’acteur prévu n’arrivait pas à prononcer sa réplique en allemand ».

D’autres fois, c’est avant tout pour des raisons économiques qu’il fait le « figurant ». Ainsi, il se teint les cheveux en blond pour Le Diable par la queue, où est un campeur suédois le temps de quelques scènes.

Dans Le Magnifique, il est l’un des deux plombiers qui passent chez François Merlin, et qui seront assassinés par Bob Sinclar au Mexique. Dans le même film, on peut aussi le deviner dans la scène d’ouverture, lorsque l’agent secret est dans la cabine téléphonique. Il passe à deux reprises devant la cabine et on peut deviner son reflet dans la vitre.

Philippe de Broca a aussi joué les metteurs en scène, dans Le Cinéma de Papa de Claude Berri en 1971, et dans Meilleur espoir féminin de Gérard Jugnot en 2000.


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