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Critique de Télérama de « Julie Pot-de-colle »

Critique de Télérama de
« Julie Pot-de-colle »


« Le Magnifique » : avant et après mixage sonore (vidéo)

« Le Magnifique » :
avant et après mixage sonore

Voici un exemple de différence entre la prise de son en direct lors d’un tournage d’une scène, et son mixage quelques mois plus tard, avec l’ajout de la musique, mais aussi le réenregistrement des dialogues par les comédiens, avec une interprétation différente.

MAGNIFIQUE EXTRAIT SON DIRECT from JW on Vimeo.


La bande originale de « Chouans ! » en version intégrale

La bande originale de Chouans !
en version intégrale

La bande originale de Chouans !, composée par Georges Delerue, est éditée par Music Box Records en version intégrale (en collaboration avec Ajoz Films et Colette Delerue).

Il s’agit d’une partition riche et dense, qui amplifie la portée dramatique du film de Philippe de Broca. Georges Delerue a joué ici sur le spectacle et le romanesque, en livrant une partition fluide, lyrique et très justement mélodramatique. Le thème principal exprime l’héroïsme martial des chouans, avec un thème populaire d’inspiration bretonne. Le thème d’amour du film, empreint d’une grande noblesse, ajoute la touche mélancolique. Delerue émaille également sa partition de musique néo-baroque, entre fantaisie et tragédie, en accord avec le contexte historique du film.

L’album a été entièrement remastérisé à partir des sessions d’enregistrement et propose de nombreux titres inédits par rapport aux précédentes éditions.

Les notes du livret sont rédigées par Sylvain Pfeffer.

1. Générique Début (1:46)
2. Prologue (1:00)
3. L’Envol de la Montgolfière (1:21)
4. Les Naissances (2:26)
5. Menuet (1:53)
6. La Fête au Château (1:44)
7. L’Ile de Pleumeur (1:26)
8. Aurèle et Céline (1:27)
9. Va vers la Joie (1:13)
10. Le Village Incendié (1:43)
11. La Machine Volante (1:42)
12. Laudamus (2:49)
13. Pavane (1:27)
14. Thème des Chouans (2:20)
15. Les Chouans devant le Château (4:59)
16. La Lanterne Magique (1:08)
17. Bouchard (1:04)
18. La Séparation (1:36)
19. Embuscade et Promenade (2:05)
20. Aurèle s’enfuit (1:06)
21. L’Adieu à Viviane (1:55)
22. L’Armée Risling (1:07)
23. Le Départ de Tarquin (2:34)
24. L’Envol (2:09)
25. Laisse-moi Rêver (1:12)
26. Danse Paysanne (2:08)
27. La Mort du Baron (1:21)
28. Retrouvailles (1:35)
29. De Profondis, Gloria et Marseillaise (2:58)
30. La Lettre Perdue (2:32)
31. La Mort de Viviane (2:22)
32. Le Camp des Chouans (1:22)
33. La Mort de Tarquin (1:21)
34. La Bataille (1:50)
35. Dans la Nuit (1:26)
36. L’Envol (2e version) (1:06)
37. Aurèle, le Chouan (1:22)
38. L’Évasion de Céline (6:29)
39. Générique Fin (3:06)

Durée Totale • 77:46


« Le Retour du Héros » : un hommage à de Broca et Rappeneau

Le Retour du Héros : un hommage à de Broca et Rappeneau

Quand on voit Le Retour du héros (2018), des images de Cartouche ou Les Mariés de l’an II nous reviennent rapidement en mémoire. Le réalisateur Laurent Tirard ne s’en cache pas, en remerciant au générique de fin deux réalisateurs qui l’ont inspiré : Philippe de Broca et Jean-Paul Rappeneau.

Il va même plus loin dans le dossier de presse en expliquant pourquoi il a eu envie de faire ce film : « Patrice Leconte me disait récemment qu’un journaliste lui avait demandé pourquoi plus personne ne faisait de films comme « Ridicule », qui a aujourd’hui 20 ans. Je suis d’accord avec ce constat, et c’était sans doute une des raisons pour lesquelles je voulais faire ce film : parce que plus personne n’en fait, et qu’en tant que spectateur, ça me manque. Clouzot (le cinéaste, pas l’inspecteur), disait du réalisateur qu’il est le premier spectateur de son film. Je pense que ma motivation profonde, quand je m’attaque à un projet, est de faire le film que j’aimerais voir mais que je ne trouve pas au cinéma. Les films en costumes, et surtout les comédies d’aventure, comme celles de Rappeneau ou de de Broca, ont fait le bonheur de générations entières de spectateurs, et ont contribué à mon envie de faire du cinéma. »


Présentation du « Diable par la queue » par Marthe Keller (vidéo)

Présentation du « Diable par la queue » par Marthe Keller

En 2015, l’actrice Marthe Keller présentait Le Diable par la queue lors de la rétrospective Philippe de Broca à la Cinémathèque française.


Jean-Pierre Cassel à propos de Philippe de Broca

Jean-Pierre Cassel à propos de Philippe de Broca

Dans son autobiographie, À mes amours (Stock, 2005), Jean-Pierre Cassel évoque sa collaboration avec Philippe de Broca.

« Philippe de Broca avait un sens inné de la comédie, un humour très personnel, un univers très original. Il connaissait très bien les acteurs, car il était un des rares à aller les voir au théâtre. Tout de suite, nous eûmes une complicité absolue. Je me rendais compte que j’étais la projection exacte de ce qu’il souhaitait montrer de lui à l’écran. Les mêmes choses nous faisaient rire. J’avais en moi la même nostalgie que celle qu’il pouvait avoir. Et nous avions en commun la même impatience. Sans doute également un petit fond de misogynie, due au départ à une grande timidité. Celle de Philippe ne s’est pas arrangée avec les années, je parle de sa misogynie (…)

Je tournai Les Jeux de l’amour dans la plus grande liberté. La presse fut dithyrambique (…)

Malheureusement, le public ne suivit pas autant que l’on aurait pu s’y attendre. L’année suivante, nous nous retrouvions pour le tournage du Farceur, Philippe et Daniel Boulanger m’avaient écrit un rôle sur mesure (…) Là encore, le film recueillit tous les suffrages de la critique, mais ne fut pas un succès commercial. (…)
Ces demi-succès ou ces semi-échecs, comme on voudra, ont sans doute beaucoup altéré mes rapports avec Philippe. En tout cas, les rapports que lui avait avec moi.

Dans les quatre films que nous avions tournés ensemble, à travers mon personnage, il se dévoilait totalement. J’étais le prolongement idéal de sa personnalité. Et malheureusement, c’étaient les films avec Belmondo qui trouvaient le succès auprès du public. Grâce au charisme de Jean-Paul, et aussi parce que les films étaient moins complexes. Philippe prenait ça comme une offense. Il se trouvait face à lui-même et il ne le supportait pas. »


La productrice Michelle de Broca est décédée

La productrice Michelle de Broca est décédée

Nous apprenons avec tristesse le décès de Michelle de Broca, productrice de nombreux classiques du cinéma français dans les années 70.
Cette femme fidèle en amitiés et productrice de cœur avait été l’épouse de Philippe de Broca de 1961 à 1968. Leur domicile à Carrière sur Seine était un lieu de convivialité où tout le cinéma français se retrouvait. Avec Philippe de Broca, elle avait produit Le Roi de cœur et Le Diable par la queue.
Elle avait été ensuite la productrice de César et Rosalie, Que la fête commence, Le Pistonné, Le Désert des Tartares, Force majeure.
Elle était également un membre très actif du syndicat des producteurs français.
En 1977, à la sortie du Désert des Tartares, voici comment elle présentait son métier de productrice :
« Producteur pour l’industrie cinématographique, c’est l’équivalent de promoteur pour l’immobilier. Je crois que c’est une image assez claire. C’est celui qui suscite les choses, qui repère les sujets, en France qui reçoit les réalisateurs qui ont un sujet et qui après, réunit l’argent, les talents et supervise complètement la production du film. Voici en quelques mots en quoi consiste mon métier.
Je ne crois pas du tout que les femmes aient plus de difficultés que les hommes, sauf auprès de certains organismes qui sont plus méfiants à l’égard des femmes. D’autre part, on a sans doute des rapports plus faciles avec les acteurs, avec les metteurs en scène, qui ont souvent des comportements un peu plus féminins que dans la plupart des autres métiers.
Je me sens un tout petit peu bloquée ici par un petit manque d’imagination qu’il y a chez les français. Je crois que le cinéma doit être un rêve et qu’il faut aller tourner dans des pays bizarres, qui exercent une fascination pour les gens, qui exercent une fascination sur moi, et donc aussi sur les spectateurs ordinaires. »


De Broca à la sortie de « Un monsieur de compagnie »

« N’écrivez pas ce que je viens de vous dire. Il n’y a pas un mot de vrai… »

En 1964, pour la sortie d’Un monsieur de compagnie, la journaliste
Anne Andreu rencontre Philippe de Broca pour Paris Presse.

À côté des médiations de Godard, des recherches littéraires de Resnais, de la tristesse de Truffaut, l’auteur de L’Homme de Rio fait figure de joyeux plaisantin. S’il continue à passer pour un produit nouvelle vague, Philippe de Broca s’en est distingué d’emblée par sa spécialité. Dans cette génération de jeunes hommes de trente ans, il a choisi d’être le seul à garder le sourire. Pourtant le rire ne lui est pas naturel. C’est à force de considérer la vie comme un songe que Philippe de Broca a appris comment faire rêver les autres.

– Je fais des spectacles parce que c’est la seule manière d’échapper à la réalité et de magnifier la vie quotidienne. Le monde m’appartient…

Un peu triste, un peu méchant, un peu tendre, Philippe de Broca est insaisissable. Il le sait, s’en amuse. À peine a-t-il terminé une phrase qu’il se rétracte : « Surtout, n’écrivez pas ce que je viens de vous dire. Il n’y a pas un mot de vrai ».

Avec un parfait mépris pour la logique des mots et des idées, de Broca manie voluptueusement le paradoxe !

– Ce qu’il faut dans la vie, c’est se méfier des formules.

Fort de cette profession de foi, il aligne les déclarations les plus contradictoires :

– Je suis athée et je crois en Dieu. Je suis désespéré mais j’adore la vie. Je déteste les femmes et je ne peux m’en passer…

C’est cette même terreur des systèmes qui guide de Broca dans l’exercice de son métier. Une comédie farfelue avec Jean-Pierre Cassel, un film d’aventures avec Jean-Paul Belmondo. Un coup à droite, un coup à gauche. Cette alternance ne l’empêche pas d’avoir ses préférences :

L’Homme de Rio a été un gros succès. J’ai eu un mal fou à le faire et ça n’a rien d’un chef d’œuvre. Tandis que le Monsieur de compagnie, c’est autre chose. J’en suis plus que content. J’en suis fier…

Pourtant, pour votre prochain film, vous revenez au style roman d’aventures ?

Bien sûr. Mais si je prépare Les Aventures du Chinois, avec Belmondo, c’est parce que L’Homme de Rio a marché. Il n’y a pas d’autre raison.

Le seul sujet qui passionne véritablement de Broca, c’est le décalage qui existe entre ce que sont les gens et ce qu’ils paraissent : « Le Matador qui pleure tout seul le soir dans son lit. Voilà le héros de mon cœur… »

Comment avez-vous débuté au cinéma ?

– Par amour du cabotinage. J’aime le spectacle, je n’aime que ça. J’aurais voulu être comédien pour être applaudi par des foules en délire. Malheureusement, j’étais laid et timide.

Plutôt que de risquer une carrière raté, de Broca s’est rabattu sur la mise en scène. Il fait exécuter à ses comédiens ce qu’il est incapable de faire tout seul. Mais autant que possible, il choisit des doublures qui lui ressemblent. Ce n’est pas par hasard si Jean-Pierre Cassel a un nez trop long, des yeux à fleur de sage. Il suffit de voir les deux hommes côte à côte :

– Le cinéma m’amuse à la folie, parce que c’est une question de rapports entre les gens. J’ai la sensation d’être là pour susciter des idées et non pour en créer. Je nage dans l’inconnu.

Les films ne se font tout de même pas à votre insu ?

– Presque. Sur le plateau, il y a plein de gens qui bougent autour de moi, qui prennent des décisions à ma place. Comment voulez-vous que je sache ce qu’un plan va donner ?

Alors, pourquoi êtes vous metteur en scène ?

– Mais parce que c’est merveilleux, parce que c’est viril, parce qu’on touche à tout et parce que ce n’est pas fatigant.

En six longs métrages, Philippe de Broca est resté fidèle aux même dialoguiste, au même adaptateur, aux mêmes comédiens. Il connaît tout son monde depuis dix ans, mais il ne voit personne du métier en dehors du plateau. L’idée d’une bande à Broca est un pur non-sens.

Vous pensez vraiment que rien ne vaut la peine d’être pris au tragique ?

Non rien… Si, peut-être la mort d’un ami qui s’est suicidé parce qu’on n’a pas compris à temps. Mais sans doute n’y avait-il rien à comprendre.

(Paris Presse. 5 novembre 1964. Entretien reproduit avec l’aimable autorisation d’Anne Andreu.)


La bande originale du « Magnifique » en double CD

La bande originale du « Magnifique »
en double CD

La musique du Magnifique, composée par Claude Bolling, est disponible chez Music Box Records en double CD.

En collaboration avec Gruppo Sugar et EMI Music Publishing, Music Box Records présente, pour la première fois en CD et dans son édition définitive, la totalité de la bande originale du film Le Magnifique, réalisée et remastérisée à partir des masters des sessions d’enregistrement.

Le premier CD présente l’intégralité de la musique du film (morceaux inédits, version alternatives…), tandis que le second CD est une réplique du 33 tours d’origine.

Les notes du livret sont rédigées par Nicolas Magenham.

DISQUE 1 • LE MAGNIFIQUE (VERSION INTÉGRALE)

1. La plaza (Générique début) (2:19)
2. Le Magnifique (La mort de Rodriguez) (0:54)
3. Le Magnifique (Colonel Collins et Pontaubert) (0:22)
4. Le Magnifique (Bob Saint-Clar à Bagdad) (0:37)
5. Le Magnifique (Informateur à l’aéroport) (1:05)
6. Le Magnifique (Le pope et l’Albanais) (0:18)
7. Le Magnifique (Arrivée à Acapulco) (0:37)
8. Le Magnifique (Tatiana et la petite mariée) (0:36)
9. Mexican Paradise (Version film) (2:54)
10. Cleotiana (1:34)
11. Le Magnifique (Le poème) (0:57)
12. Paris musette (1:38)
13. Concerto pour piano, tueurs et orchestre (Version film) (1:22)
14. Le Magnifique (Christine ou Tatiana) (0:30)
15. Le Magnifique (Dans les griffes de Karpoff) (1:09)
16. Le Magnifique (Séance de torture) (0:49)
17. Le Magnifique (Du sang, de la bidoche, de la violence) (1:52)
18. Le Magnifique (Bain de sang) (0:29)
19. Le Magnifique (Les plombiers massacrés) (0:49)
20. Le Magnifique (Les plombiers épargnés) (0:38)
21. Le Magnifique (Balade en hélicoptère) (1:00)
22. Le Magnifique (Retour à Acapulco) (0:57)
23. Le Magnifique (Charron Dance) (1:30)
24. Le Magnifique (Le miroir sur la route) (0:42)
25. Le Magnifique (Le piège de Karpoff) (1:25)
26. Le Magnifique (La fin du héros) (1:20)
27. Le Magnifique (Bob Saint-Clar en civière) (0:18)
28. Le Magnifique (Course-poursuite au jardin)* (0:49)
29. Le Magnifique (François et Christine) (1:22)
30. Le Magnifique (Une nouvelle fin) (0:20)
31. Tatiana (Version alternative)* (0:30)
32. Pop Mod (4:19)
33. Le Magnifique (Charron chez Christine) (0:54)
34. Le Magnifique (Karpoff attaque) (1:00)
35. Le Magnifique (Duel avec Karpoff) (0:21)
36. Le Magnifique (Fin de l’aventure) (1:22)
37. Le Magnifique (Fin de concerto)* (1:25)
38. Le Magnifique (Dénouement) (1:42)
39. La plaza (Générique fin) (2:25)

* non utilisé dans le film

Durée • 46:42

DISQUE 2 • LE MAGNIFIQUE (ALBUM ORIGINAL)

1. La plaza (fête mexicaine) (2:25)
2. Tatiana (glamourous) (2:55)
3. Mexican Paradise (alla cugat) (3:16)
4. Concerto pour piano, tueurs et orchestre (2:49)
5. Cleotiana (en son jardin) (1:33)
6. Karpoff (l’ignoble) (4:49)
7. Noches mexicanas (3:28)
8. Paris musette (1:38)
9. Idylle interrompue (4:07)
10. Christine (3:19)
11. Pop Mod (4:19)
12. Dénouement et final (3:57)

Durée • 39:05

Durée Totale • 85:47


Interview de de Broca sur le tournage de « Un monsieur de compagnie »

Le secret de Philippe de Broca – 29 ans, cinq films ? Il s’amuse.

 Sur le tournage de Un Monsieur de compagnie aux studios de Boulogne en 1964,
le cinéaste répond aux questions d’un journaliste de Combat et revient sur ses premiers films.

Quand j’étais enfant, j’aimais inventer, transfigurer tout ce qui m’entourait : ainsi, la salle de bains de mes parents devenait instantanément une jungle dans laquelle je chassais le tigre ; l’instant d’après, la baignoire se métamorphosait en traîneau et j’étais un trappeur. Le temps a passé : j’ai vieilli. Aujourd’hui j’ai trouvé un autre joujou : ma caméra.

Tel est le secret de Philippe de Broca – 29 ans, cinq films – : il s’amuse et, les recettes de L’Homme de Rio tendrait à le prouver, il n’est pas le seul à s’amuser.

L’Homme de Rio, depuis le début, c’était un canular. Voilà : Unifrance Films organisait un voyage au Brésil au cours duquel Belmondo et moi devions présenter Cartouche, notre dernier film. Nous somme partis de Paris au mois de février par un temps glacial et, quelques heures après, nous atterrissions à Rio où il régnait une chaleur paradisiaque. Je dis à Jean-Paul : « C’est tout de même trop bête de ne pas profiter de ce pays. J’ai envie de faire un film ici l’année prochaine. » Bien entendu, il fut tout de suite d’accord. Restait à convaincre le producteur. Je lui explique : « On prend Belmondo, on l’habille en blanc, on lui colle un grand chapeau, on lui fait faire n’importe quoi et on appelle ça : L’Homme de Rio. » Lui aussi tombe d’accord. Nous signons les contrats. Après, eh bien, après, c’était moins drôle… parce qu’il a tout de même fallu chercher et trouver un histoire….

Des Jeux de l’amour à L’Homme de Rio, on retrouve toujours le même type de héros dans vos films.
Cela doit être une sorte de défoulement. Je ne crois pas avoir beaucoup de complexes, mais enfin, quand même…. J’aimerais bien vaincre avec la même aisance les crocodiles et les princesses lointaines, plaire à tout le monde, séduire par mon audace et ma désinvolture…

Bref, tout ce que font Jean-Paul Belmondo et Jean-Pierre Cassel ?
Oui. D’ailleurs, c’est drôle parce que, avant de faire du cinéma, j’avais vu deux fois Oscar, la pièce de Claude Magnier ; une fois avec Belmondo et une fois avec Cassel. À chaque représentation, je me disais : « Tiens, il faut que je tourne avec ce type-là ». Résultat : je n’ai tourné qu’avec eux deux.

Comment avez vous débuté dans la réalisation ?
À vrai dire, j’ai eu beaucoup de veine. J’ai été l’assistant de Decoin, de Schoendoerffer, de Truffaut et de Chabrol pour Le Beau Serge et Les Cousins. Après ces deux films, Chabrol était connu et, directeur de sa propre maison de production, il n’avait plus besoin de se produire lui-même. Alors il a donné leur chances à plusieurs de ses amis – dont Éric Rohmer (pour Le Signe du Lion) et moi. J’ai donc fait Les Jeux de l’amour (1959) avec Jean-Pierre Cassel et Geneviève Cluny, qui n’était pas fâchée de sortir de la série publicitaire Dents blanches, haleine fraîche.

Et, quelques mois après, vous réalisiez Le Farceur (1960) ?
Ah, Le Farceur, un vrai gag ! Chabrol m’avait dit : « Tu peux y aller il reste encore des sous. » En quinze jours, Daniel Boulanger et moi avons fait le scénario, le découpage et les dialogues. Je pensais que tout le monde aimerait Le Farceur mais le film n’a pas bien marché. Il n’a plu qu’aux snobs ; c’est loupé, quoi !

Et L’Amant de cinq jours (1960), c’était loupé aussi ?
Un flop terrible. Je n’ai pas encore compris pourquoi, mais je reviens de loin. Moi, je l’aimais bien ce film. Enfin, c’est comme ça. Je me suis rattrapé avec Cartouche, qui fut un gros succès.

À votre ton, on dirait presque que vous le regrettez.
Il est vrai que je regrette un peu le côté western de Cartouche. Le thème était très beau ; cet homme à qui tout réussit trop bien, ce victorieux que ses victoires n’amusent plus, qui commence à s’ennuyer et qui se lance dans des aventures idiotes pour échapper à son ennui, j’aurais voulu que son histoire soit émouvante et, la fin mise à part, je l’ai traitée d’une manière trop désinvolte.

Vous vouliez faire pleurer et vous avez fait rire ?
C’est un peu cela. Je fais souvent rire malgré moi. Enfin, je veux dire que mes films sont drôles parce que, au bout du compte, je suis incapable de m’exprimer autrement. Si on ne fait pas rire, on doit convaincre ou émouvoir. Convaincre, c’est bien gentil, mais comme je ne suis moi-même convaincu de rien… Quant à émouvoir, il faut un diable de talent pour y arriver. « Raconter de belles histoires et faire rire en même temps sans nuire à leur beauté, voilà mon rêve »

Vous m’avez reçu aux studios de Boulogne ; préparez-vous un autre film ?
Il est déjà commencé. C’est une adaptation d’un roman d’André Couteau intitulé Un Monsieur de compagnie, qu’interpréteront Jean-Pierre Cassel, Orson Welles, Paul Meurisse, Sandra Millo et Jean-Pierre Marielle. [Welles et Millo ne tourneront finalement pas le film]

Quel en est le sujet ?
L’histoire d’un garçon qui ne fiche rien dans la vie. Une éloge de la paresse.


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