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Le Paris de Philippe de Broca

Le Paris de Philippe de Broca

Le cinéaste a souvent filmé la ville où il est né, notamment des lieux de son enfance, mais ses personnages ont voulu aussi s’en échapper pour parcourir le monde…

« Je suis né dans le 12e », explique Jean-Pierre Cassel dans L’Amant de cinq jours. Eh bien, ce n’est sans doute pas un hasard puisque Philippe de Broca l’est également. Plus précisément, le 15 mars 1933 dans une « maison de santé pour accouchements » de l’avenue du Général Michel-Bizot. Son enfance, cependant, se déroule boulevard Saint-Germain et sur l’île Saint-Louis, non loin du Jardin des plantes où il passe beaucoup de temps. « Les cris nocturnes des animaux encagés lui avaient donné le goût des lointains », raconte son scénariste Jérôme Tonnerre. Partir de Paris, donc, aller loin, vivre l’aventure. Le jeune garçon assouvit cette envie par le cinéma, les illustrés et les romans. Puis, à vingt ans, il sillonne 25 000 kilomètres de pistes à travers l’Afrique-Occidentale française (dont il rapporte un court-métrage, Opération Gas-oil).

Devenu cinéaste, il n’aura de cesse de parcourir le monde. Mais à ses débuts, les budgets qui lui sont alloués ne lui permettent pas encore d’aller sous les tropiques. Coincée dans son 7e arrondissement, Anouk Aimée soupire dans Le Farceur en se disant qu’« il y a des coins pleins de soleil où il fait meilleur qu’ici » et rêve de « plantes extraordinaires » du Mexique dont on fait « des pirogues, des robes, des livres, du feu ». Par la suite, le succès aidant, le cinéaste fera souvent de la capitale un simple point de départ. Jean-Paul Belmondo arrive en permission à la gare de Lyon puis part pour le Brésil dans L’Homme de Rio. Aussitôt mariés (à la mairie du 18e), Annie Girardot et Philippe Noiret s’envolent pour la Grèce dans On a volé la cuisse de Jupiter. L’Africain débute par un embouteillage pluvieux place de l’Opéra avant que Catherine Deneuve ne se rende au Kenya. Pierre Arditi et Gérard Jugnot quittent Paris pour la Bretagne dans Les Clés du paradis.

Ses premiers films ne maltraitent cependant pas sa ville natale. Les Jeux de l’amour (tourné en 1959 et sorti en 1960) s’ouvre sur une vue de la rue Soufflot avec le Panthéon au loin. L’histoire se déroule principalement un peu plus haut, à l’ombre de l’église Saint-Étienne-du-Mont, où Geneviève Cluny possède une boutique de brocante. Devant la caméra de Broca, la place Sainte-Geneviève ressemble à une placette de village, dans un Paris décati, pas encore blanchi par Malraux. Quelques plans furtifs montrent le trio amoureux sur les pelouses du Jardin des plantes. Un lieu de son enfance qu’il n’a pas fini de faire réapparaître à l’écran. Dans le film suivant, Le Farceur, Jean-Pierre Cassel et Anouk Aimée se promènent ainsi dans la serre tropicale. Mais la majorité du récit se déroule dans le quartier de la tour Eiffel. Dès le générique, elle apparaît sous de multiples angles (à la manière des Quatre Cents Coups de Truffaut sur lequel Broca était assistant), tandis que Cassel crapahute sur les toits, fuyant un mari cocu en colère. Le monument est très présent, on passe et repasse devant, on le voit de loin. Par la suite, un même plan reviendra souvent, digne d’une production hollywoodienne en mal d’exotisme : une vue de la tour Eiffel depuis la place du Trocadéro. Dans L’Homme de Rio, un homme mystérieux dérobe une statuette maltèque au Musée de l’Homme et la lance à un complice qui l’attend sur l’esplanade. On reverra cette composition dans Tendre poulet et Les Clés du paradis.

Avec Un monsieur de compagnie en 1964, tourné après Cartouche et L’Homme de Rio, Broca sacrifie à la carte postale en filmant, sur un air d’accordéon, le parvis du Sacré-Cœur (où Jean-Pierre Marielle vend des glaces), les Champs-Élysées (depuis la terrasse Martini) et Notre-Dame (depuis le quai Saint-Bernard). Ce qu’il fait également dans les autres épisodes du film, tourné à Rome (le Colisée) et Londres (Piccadilly Circus).

Après des détours par l’Asie (Les Tribulations d’un Chinois en Chine), Senlis (Le Roi de cœur), l’Afrique du Nord (La Poudre d’escampette) ou Annecy (Chère Louise), Philippe de Broca revient à Paris dans Le Magnifique en 1973. La cité qu’il montre est pluvieuse, triste, embouteillée, en un mot sinistre. Ce n’est pas celle de son quotidien dans le quartier de l’avenue Charles Floquet, à deux pas de la tour Eiffel. Non, c’est une vision imposée par le scénario qui oppose deux univers, celui du romancier François Merlin tirant à la ligne et celui du super agent Bob Saint-Clar évoluant dans un Mexique de pacotille. Dans le scénario original, raconte Broca, « (Francis Veber) faisait vivre le héros dans un appartement moderne. Moi, avec mon goût pour l’ancien, je l’ai fait vivre dans le Marais ». Il ne s’agit pas d’un décor mais d’un authentique logement situé au 17, rue des Tournelles, près de la Bastille. Et où Merlin va-t-il pour s’oxygéner un peu, quand il est las des exploits de son héros ? Au Jardin des plantes, bien sûr ! Il y joue aux boules (!) et sa voisine (Jacqueline Bisset) le rejoint pour une mise au point sur leur relation.

Avec L’Incorrigible, on passe frénétiquement d’un lieu à un autre, exactement comme Belmondo enchaîne les déguisements. S’agissant d’une histoire d’escrocs, on sort de prison (celle de la Santé) ou du commissariat (celui du boulevard Raspail, à l’aube) et on entre au Palais de justice. Les carambouilles se font dans les beaux quartiers (l’avenue Foch, l’hôtel Prince-de-Galles) mais aussi dans des endroits sordides (l’hôtel Tagada, une maison de passe de la rue Vavin). Philippe de Broca prend le temps de filmer l’île Saint-Louis, un des quartiers de sa jeunesse. Il nous avait déjà montré des façades du quai d’Anjou depuis un bateau mouche dans L’Amant de cinq jours et Françoise Dorléac se faisait enlever rue de Bretonvilliers (au coin du quai de Béthune) dans L’Homme de Rio. Cette fois, il s’amuse à faire s’y dérouler un mic-mac de tableaux volés. Le ministère des affaires culturelles (situé en 1975 rue de Valois) se retrouve par ses soins à l’hôtel de Lauzun, 17, quai d’Anjou. Et une mini-poursuite en voitures entre Belmondo et Julien Guiomar se termine rue Saint-Louis-en-l’Île.

Après avoir quitté le quartier de la tour Eiffel et s’être un temps installé vers l’Étoile, rue Montenotte, le réalisateur emménage en 1976 en plein centre de Paris, rue Visconti (6e). Hasard ou non, le film qu’il tourne à l’été 1977, Tendre poulet, se déroule dans des lieux proches : la place Dauphine (censée représenter la rue de la Montagne-Sainte-Geneviève !), le 36 quai des Orfèvres, la Sorbonne, le square René-Viviani… Un peu plus au sud : la rue Léon-Maurice Nordmann où la commissaire Tanquerelle habite « à la campagne » et la rue Mouffetard où elle sauve le professeur Lemercier. Entre deux meurtres au poinçon, Broca offre au couple une escapade à Honfleur. C’est une habitude chez lui : ses films se déroulant à Paris ont toujours besoin de « respirations » – qui sont autant de fuites. Ses personnages partent à la campagne dans Les Jeux de l’amour et Le Farceur, à Chantilly dans L’Amant de cinq jours, au Mont Saint-Michel dans L’Incorrigible ou à Rambouillet et en Bretagne dans Le Cavaleur, comme lui-même partait à la moindre occasion dans sa maison de Vert, près de Mantes-la-jolie, ou retrouver son bateau, amarré dans le Morbihan.

Mais où est donc Édouard dit Le Cavaleur ? À la gare de Lyon pour récupérer une de ses conquêtes. À la salle Wagram en train d’enregistrer un concerto de Beethoven. Au Moulin-Rouge pour divertir des visiteurs russes. Rue de Seine chez son agent. Dans un cabaret montmartrois jusqu’au petit matin avec un vieux copain de conservatoire. Enfin, il est partout et assez peu chez lui, au 5, place des Victoires. À la manière de L’Incorrigible, le pianiste Édouard Choiseul (Jean Rochefort) ne cesse de bouger et parcourt la capitale de part en part. Broca en profite pour faire passer son personnage par un lieu qu’il semble apprécier, car on l’a déjà vu dans Les Jeux de l’amour et Tendre poulet : la fontaine de la place André Malraux, près de la Comédie-Française. Il reconstitue aussi une scène du Magnifique : la vision depuis une voiture des passagers sinistres d’un autobus sur la place de la Bastille embouteillée.

Ses films sont autant de témoignages sur le Paris des années 60 et 70. Ils rappellent que la salle Wagram servait de lieu d’enregistrement musical (Le Cavaleur) et accueillait des matches de boxe (Tendre poulet). Ils immortalisent les escaliers disparus de la rue Vilin à Belleville (Le Farceur, L’Amant de cinq jours). Ils montrent aussi la transformation de la capitale, une « modernisation » à laquelle goûte peu Broca : l’apparition du Cnit à la Défense (Les Jeux de l’amour), les travaux de construction de la Maison de la radio (Le Farceur) et du Front de Seine (Julie Pot de colle)…

Malgré un final sur la tour Eiffel dans La Gitane, Philippe de Broca abandonne Paris dans les années 80 pour la Grèce (On a volé la cuisse de Jupiter), l’Afrique (L’Africain), les États-Unis (Louisiane) et la Bretagne (Les Clés du paradis, Chouans !). Il y revient en 1994 avec Le Jardin des plantes, tourné pour la télévision. En se basant sur une idée d’Alexandre Jardin, Philippe de Broca décide de situer le récit durant l’occupation allemande et de faire de son héros (Claude Rich) le directeur du Muséum national d’histoire naturelle (en prenant comme modèle son grand-père adoré, Alexis de Broca, un original qui l’avait tant marqué par sa fantaisie). Un vrai retour aux sources pour le cinéaste, même si peu de scènes sont tournées sur place (hormis des plans autour de l’hôtel de Magny et rue Cuvier), la ménagerie étant filmée au zoo de Budapest !

Aujourd’hui, juste en face du Jardin des plantes, sur l’autre rive de la Seine, entre le quai de la Rapée et le boulevard de la Bastille, se trouve une place Philippe de Broca. Dans le 12e arrondissement où il est né.

Philippe Lombard


De Broca par Belmondo

De Broca par Belmondo

De Broca, Philippe de Broca : pour moi, ce nom évoque des souvenirs inoxydables, de bonne humeur et fraternités mêlées.

Nous étions de la même génération, nous avions pile le même âge. Vingt-cinq jours d’avance lui permettaient simplement de jouer au grand-frère. Moi, fils de sculpteur, lui, petit-fils de peintre cette ascendance artistique a immédiatement scellé notre amitié.

Notre rencontre remonte au film A double tour de Claude Chabrol, dont il était le premier assistant. Au premier jour de tournage, nous nous sommes découverts des atomes crochus. Deux ans plus tard, une fois passé à la mise en scène, Philippe m’a proposé le rôle titre de Cartouche, sa première grosse production, son premier film en couleurs.

Après le succès d’A bout de souffle, on avait tendance à m’enfermer dans un emploi de mauvais garçon. Ce qui m’a emballé dans Cartouche, c’est la nouveauté, le contraste avec tout ce que j’avais tourné jusqu’alors. Enfin un personnage solaire, vif et idéaliste, qui défie les riches et les puissants! Enfin un film de cape et d’épée moderne, infusé de Nouvelle Vague! Pour Philippe, j’ai appris à monter à cheval en huit jours. Et, surtout, le tournage m’a permis de mieux le cerner. Je dirais même : de mieux le comprendre. Les horreurs de la Guerre d’Algérie lui avaient révélé un versant sombre de l’humanité et lui avaient inoculé un antimilitarisme viscéral. Son âme d’enfant, son refus de grandir, son goût de la transgression, sa fantaisie naturelle étaient un pied de nez à ses démons. Une façon de diluer la noirceur et l’angoisse qui le suivaient, deuxièmes ombres de lui-même. « Amuse-toi, cela empêche de mourir ! » lance Vénus à Cartouche.

Le tournage ne m’a laissé que des souvenirs exaltants. Avec Claudia Cardinale, notre couple incarnait, d’une certaine manière, l’amour et la liberté. Sur le plateau, De Broca virevoltait, comme un enfant dans un magasin de jouets. Sa juvénilité contrastait avec sa grande maturité technique. À mon sens, il aurait pu, il aurait dû tourner une comédie musicale. Dans Cartouche, les duels à l’épée ou au poing ne ressemblent-ils pas à des ballets? Cette première aventure partagée m’a donné une confiance aveugle en Philippe. Dès lors, j’ai su que je pourrai le suivre jusqu’au bout du monde.

Ces voyages, nous les avons effectués, au Brésil dans L’Homme de Rio, au Népal dans Les Tribulations d’un Chinois en Chine, au Mexique dans Le Magnifique… en poussant l’exotisme jusqu’au Mont Saint-Michel dans L’Incorrigible ! C’est sur L’Homme de Rio, en 1963, que j’ai enfin pu assouvir mon plaisir d’effectuer moi-même mes cascades, guidé par mon ami Gil Delamare. Le producteur Alexandre Mnouchkine y était catégoriquement opposé mais, après mon passage entre deux fenêtres en haut d’un immeuble, il m’a demandé en souriant: « Tu n’en ferais pas une deuxième ? » À partir de là, j’ai pu laisser libre cours à mes instincts acrobatiques… Sur tous ces films, l’atmosphère était survoltée. Entre Philippe et moi, c’étaient des concours de provocations et de farces potaches. Sur L’Homme de Rio, j’ai caché des bébés crocodiles dans les salles de bain des membres de l’équipe. Quand la comédienne Simone Renant est entrée dans sa douche, elle a modérément apprécié. Un autre soir, j’ai glissé de la farine dans l’air conditionné. Sur Les Tribulations, nous avons vidé la piscine de l’Hilton de Hong Kong. À Acapulco, pour Le Magnifique, ce sera l’inverse : pour mes quarante ans, nous remplirons la piscine du palace de tous les meubles à portée de main… Ces facéties réjouissaient Philippe : elles contribuaient à l’ambiance du plateau, laquelle serait, il le savait, perceptible à l’image.

À l’heure des bilans, Philippe est (avec Henri Verneuil) le cinéaste avec lequel j’ai le plus tourné, celui avec lequel j’ai partagé la plus grande complicité. C’était l’antithèse du metteur en scène autoritariste façon Melville, c’était un metteur en scène copain. Notre dernier tour de piste, Amazone, n’a pas été à la hauteur de nos espérances mutuelles mais le plaisir de nos retrouvailles était intact. J’ai aimé son rire, son imaginaire, son extrême rigueur dans la loufoquerie, la gravité secrète que dissimulaient ses pirouettes. Nous étions une équipe, nous étions un duo, nous étions frères.

Texte publié comme avant-propos du livre Philippe de Broca, un monsieur de comédie de Philippe Sichler et Laurent Benyayer (Néva Éditions, 2020)


« L’Homme de Rio » par Cédric Klapisch

« L’Homme de Rio » par Cédric Klapisch

Grand admirateur de Philippe de Broca, le cinéaste Cédric Klapisch a présenté L’Homme de Rio en 2019 sur la plateforme de La Cinetek.


Roger Dumas et Jean-Paul Rappeneau présentent « L’Homme de Rio »

Roger Dumas et Jean-Paul Rappeneau présentent « L’Homme de Rio »

L’acteur Roger Dumas et le scénariste-réalisateur Jean-Paul Rappeneau sont venus présenter L’Homme de Rio à la Cinémathèque française en 2015, à l’occasion de la rétrospective Philippe de Broca.


Tintin à Rio

Tintin à Rio

L’influence des albums de Tintin par Hergé est manifeste dans L’Homme Rio et Les Tribulations d’un Chinois en Chine, et même revendiquée par Philippe de Broca.

« Je devais faire un Tintin que j’ai abandonné parce que je trouvais idiot de transformer cette bande dessinée en film avec des acteurs, et le film s’est fait sans moi » raconte Philippe de Broca à propos de Tintin et le Mystère de la toison d’or, la première adaptation live des aventures de l’intrépide reporter. Ce projet va tout de même lui mettre en tête de faire un film d’aventures à la manière d’Hergé. « C’est un moment où j’ai eu envie de faire des films en imaginant ce que j’aurais aimé voir quand j’avais douze ans, un âge où l’on vit dans un monde d’aventures, où l’on se met sur un canapé qui devient le dos d’un chameau ou un traîneau à chiens. » Un voyage à Rio en 1962 pour promouvoir Cartouche convainc De Broca de tourner son histoire au Brésil. Mais quelle histoire ? Au producteur Alexandre Mnouchkine, il se contente de dire : « Nous allons faire un film à Rio. Belmondo sera en costume blanc, il descendra de l’avion et il lui arrivera plein d’aventures ! »

L’écriture du scénario de L’Homme de Rio se révèle difficile. De Broca commence avec Ariane Mnouchkine, puis fait intervenir Jean-Paul Rappeneau, pour terminer avec Daniel Boulanger. « Nous avions vraiment tout : les Indiens, les fléchettes, une fille emmerdeuse, un type qui lui court après, une intrigue très compliquée. Mais il nous manquait la base même. Finalement, la base c’est ce type qui a une permission de huit jours. Ça a été le déclic. » Le soldat Adrien Dufourquet (Jean-Paul Belmondo) profite de sa semaine de liberté pour rendre visite à sa fiancée Agnès (Françoise Dorléac). Au même moment, une statuette maltèque est dérobée au Musée de l’Homme et le professeur Catalan (Jean Servais) est enlevé. S’ensuivront de rocambolesques péripéties qui amèneront le jeune couple jusqu’à Rio et Brasilia.

Le film regorge de clins d’œil à Hergé. Le vol de la statuette renvoie d’abord à celui du fétiche Arumbaya au musée ethnographique, dans L’Oreille cassée. Le plan du voleur en imper et chapeau s’approchant de l’objet est même une citation directe (page 1, case 8). Puis, on trouve l’un des thèmes des 7 Boules de cristal, où une malédiction frappait les membres de l’expédition Sanders-Hardmuth, à leur retour du Pérou et de Bolivie. Dans L’Homme de Rio, trois scientifiques ont ramené chacun une statuette de leur exploration en Amazonie. La mort de l’un d’entre eux puis l’enlèvement d’un second ne permettent plus de douter qu’une véritable malédiction s’est abattue sur eux.

Il s’avérera en réalité que le professeur Catalan est derrière tout cela car il convoite un trésor. Ce qui fait lourdement penser aux agissements d’Anton Karabine dans… Tintin et le mystère de la toison d’or, tout comme la photo des amis d’autrefois n’est pas sans rappeler le cliché des « révolutionnaires » en une du journal du Tetaragua. Une autre référence au film est la présence, dans le rôle du médecin légiste au Musée de l’Homme, de l’acteur Max Elloy, l’interprète de Nestor !

Belmondo se retrouve suspendu au dessus d’un crocodile comme dans Tintin au Congo ou passe d’une fenêtre à l’autre d’un immeuble comme dans Tintin en Amérique. Enfin, c’est au Secret de la Licorne qu’il est indubitablement fait référence. Dans l’album d’Hergé, un petit parchemin se trouve dans le mât de trois maquettes de la « Licorne », bateau jadis commandé par l’ancêtre du capitaine Haddock. En superposant les trois bouts de papier, Tintin découvre la latitude et la longitude qui conduiront à l’épave du navire, où doit se trouver un trésor. Le professeur Catalan suit la même démarche, après avoir découvert les parchemins contenus dans chacune des statuettes.

L’Homme de Rio est un film réjouissant qui inaugure un nouveau type de héros d’aventure, « un héros plus drôle que Tintin » selon Philippe de Broca, « un Tintin à qui la gouaille et l’insolence seraient venus en même temps que le poil au menton » écrit le journaliste Jean de Baroncelli. Le public et la critique prennent un plaisir immense à ce « film de Tintin sans Tintin ». Pour Jean-Louis Bory, il s’agit même du « vrai Tintin, (du) merveilleux Tintin, et non (de) la triste chose essoufflée pseudo cinématographique où l’on retrouvait la Toison d’or »… Hergé appréciera énormément L’Homme de Rio qu’il considérera comme le véritable équivalent de ses albums.

Tintin en Chine

En 1965, les producteurs Alexandre Mnouchkine et Georges Dancigers demandent à Philippe de Broca de remettre le couvert. « J’ai donc enclenché la vitesse supérieure : j’ai pris la plus belle fille du monde, les paysages les plus exotiques, j’en ai encore rajouté dans le chapeau. » Les Tribulations d’un Chinois en Chine s’inspire (vaguement) d’un roman de Jules Verne mais il est évident qu’Hergé est de nouveau la source principale.

Dans une course-poursuite ininterrompue où Belmondo, milliardaire n’ayant plus goût à la vie, échappe à des tueurs imaginaires puis bien réels, les couleurs sont vives et les situations périlleuses. Toute la partie dans l’Himalaya s’inspire de l’ambiance de Tintin au Tibet (la montagne, le monastère bouddhiste, les références au yéti) mais aussi de petites scènes (la traversée de la ville à toute allure pour rejoindre l’aéroport, Paul Préboist faisant arrêter le taxi pour récupérer sa casquette). Le plan de Belmondo et Jean Rochefort glissant sur une paroi neigeuse rend hommage à la scène du Temple du soleil ; les personnages qui se réfugient dans des cercueils, en pleine mer, renvoient aux sarcophages des Cigares du pharaon ; et l’épisode révolutionnaire fait penser à L’Oreille cassée.

Avec son gilet jaune rayé de noir, sa dignité et sa serviabilité, Léon (Jean Rochefort) est un cousin germain de Nestor. Quant à l’adjudant Cornac (Paul Préboist) et au sergent Roquentin (Mario David), ils marchent sur les traces de Dupondt, multipliant continuellement les gaffes et tombant à l’eau sans raison. Or, ces deux derniers figurent dans le roman, sous les noms de Craig et Fry, et seraient selon les auteurs de Tintin chez Jules Verne (Michel Deligne et Jean-Paul Tomasi, Lefrancq, 1998), les modèles des Dupondt pour Hergé. La boucle est bouclée.

« C’est Tintin mis en scène par Mack Sennett, lit-on dans La Croix, c’est L’Homme de Rio en chinois, c’est un album de dessins, animés par de vrais acteurs. » Le film va cependant un peu moins marcher que le précédent. De Broca reconnaît lui-même qu’il a voulu trop en faire. Il est vrai que l’on assiste à une succession de scènes spectaculaires et exotiques, sans réels personnages et sans véritable histoire.

L’Homme de Rio et Les Tribulations d’un Chinois en Chine sont distribués avec succès aux États-Unis par United Artists sous les titres de That Man from Rio et Up to His Ears. Le sénateur Robert Kennedy dira du premier film qu’il ne s’est jamais autant amusé au cinéma, provoquant un quasi-phénomène de société. Parmi les nombreux spectateurs figure un certain Steven Spielberg…

 

Texte extrait de Tintin, Hergé et le cinéma de Philippe Lombard (Democratic Books, 2011)


« Chère Louise » : L’amer maternel

« Chère Louise » : L’amer maternel

Article de la journaliste Florine Marmu dans la revue Revus & Corrigés à l’occasion de la ressortie du film en 2022.

Adapté d’une nouvelle de Jean-Louis Curtis, L’Éphèbe de Subiaco (1969), Chère Louise marque une rupture dans la filmographie de Philippe de Broca. Drame sentimental moderne et ambitieux, le film raconte l’histoire de Louise (Jeanne Moreau), une quarantenaire esseulée qui tente de prendre un nouveau départ à Annecy où elle fait la rencontre de Luigi (Julian Negulesco), un jeune immigré italien. Philippe de Broca prend le parti de mettre en scène une histoire d’amour interdite entre deux personnages en marge de la société. Louise est une femme divorcée et sans enfant, rejetée par son milieu bourgeois tandis que Luigi, jeune étranger frivole et attirant, n’est pas très intéressé par le travail et préfère vivre au jour le jour.

Celui que François Truffaut surnommait « le poète de la dérision » enchaîne, à cette époque, les comédies à succès telles que Cartouche (1962) ou L’Homme de Rio (1964) – et comme il le confiait en 2003 : « je me rêvais comme Orson Welles mais l’avenir m’ayant appris assez vite que je n’étais pas un génie, je me suis orienté vers la comédie ». Ce n’est donc peut-être pas un hasard si Philippe de Broca décide de collaborer avec Jeanne Moreau, actrice et amie proche d’Orson Welles, pour s’essayer au registre dramatique. Mais, bien que le centre historique d’Annecy ait remplacé les grandes étendues exotiques de d’habitude, le sujet du drame est semblable à celui de la comédie : une histoire d’amour chaotique – souvenons-nous de la fin amère de Cartouche.

Si Louise propose d’abord à Luigi de l’héberger pour une nuit, le réconfort mutuel du temps passé ensemble trouble peu à peu leurs rapports. Leur différence d’âge impose une confusion des sentiments de chaque instant. Louise ne peut s’empêcher de prendre soin de Luigi comme d’un enfant et lui enseigne le français et la géographie, repasse ses chemises et lui prépare ses repas. Mais face à ce garçon qui a le visage de l’amour, elle ne peut résister. Progressivement, le vieux peignoir s’entrebaille, elle rajeunit. Dès lors, Chère Louise se transforme en un drame romantique : Philippe de Broca et son co-scénariste Jean-Loup Dabadie font ici le choix osé d’y glisser en ayant préalablement mis en scène cette relation quasi-filiale. Mais la transition se fait spontanément, sans que la vie des deux personnages n’en soit bouleversée, et c’est finalement leur quotidien de rituels et de petits gestes tendres qui intéresse le cinéaste. Contrairement à ce que l’on pourrait attendre d’un tel postulat, Chère Louise n’est pas un mélodrame mais plutôt une description réaliste d’un amour impossible, où seul le thème – magnifique – de Georges Delerue apporte la touche lyrique attendue du genre.

Philippe de Broca s’appuie sur une certaine tradition de la « parenthèse enchantée » afin de monter les obstacles que peuvent rencontrer un couple où la femme est considérablement plus âgée que son amant. On pense immédiatement à Tout ce que le ciel permet de Douglas Sirk (1955), qui traitait déjà ce thème et la manière dont cette liaison taboue est difficilement admise par la société. Louise et Luigi entrent peu à peu en résistance afin de vivre leur amour au grand jour. Ils se battent pour leur liberté et Louise n’hésite pas à choquer en affichant son nouvel amant devant les parents d’élèves et les petits commerçants de la ville. Seulement, entre eux, la confusion persiste. Dans ce pays inconnu où il n’a ni soutien ni famille, Luigi ne se défait jamais complètement de l’image de Louise comme d’une mère protectrice.

Outre l’intrigue principale, l’indéniable qualité de Chère Louise est de ne jamais perdre de vue le sujet de la précarité, ici incarnée par le personnage de Luigi. Ce propos puise sa force dans le choix de la ville d’Annecy, une ville bourgeoise qui cristallise les inégalités. Pendant que certains peinent à trouver du travail dans un centre-ville en manque d’activité, les plus aisés se partagent une vue imprenable sur le lac – on se souvient, par exemple, de la superbe villa du Genou de Claire d’Eric Rohmer (1970). Ici, la ville est le décor d’une tristesse et d’une solitude qui n’en finit pas et dont les abords industriels peinent à offrir un décor propice à la passion.

Le film connut un échec public et critique considérable lors du Festival de Cannes de 1972 (« C’est la seule fois où je suis allé à Cannes comme un imbécile. J’ai subi un massacre »), rappelant celui douloureux du Roi de cœur (1966), aujourd’hui souvent considéré comme l’un des meilleurs films de Philippe de Broca. Longtemps, Chère Louise est resté tristement invisible, alors que cette incursion dramatique, aux thèmes toujours contemporains, confirme la délicatesse d’un auteur qui, tout aussi longtemps, nous a échappé.

Article publié dans Revus & Corrigés n°14, printemps 2022


Le Feu Follet

Le Feu follet

La Cinémathèque française a rendu hommage à Philippe de Broca en 2015. Voici le texte de présentation de la rétrospective écrit par Bernard Payen.

« Et si l’on redécouvrait Philippe de Broca ? Disparu il y a un peu plus de dix ans, le réalisateur, justement connu pour ses comédies d’aventures, est longtemps passé pour un simple artisan du cinéma. Contemporain de la Nouvelle Vague française, produit à ses débuts par Claude Chabrol et encouragé par François Truffaut (qui le surnommait « poète de la dérision »), il est aussi l’auteur d’une œuvre cohérente et diversifiée, aussi intimiste que romanesque, inventant son propre style à la frontière sans cesse flottante de la drôlerie et de la mélancolie. Technicien émérite, il s’est entouré dès ses premiers films de collaborateurs de premier plan qui ont su parler son langage poétique : notamment l’écrivain et scénariste Daniel Boulanger, le compositeur Georges Delerue ou encore le monteur et grand ami Henri Lanoë).

Né en 1933, élevé dans une famille où la peinture et la photographie l’ont très tôt fasciné, formé à l’École de Vaugirard, de Broca part faire son service militaire, d’abord en Allemagne puis en Algérie où, reporter caméraman, il rapportera des images montrant la réalité traumatisante du terrain. C’est là qu’il appréhende frontalement la dureté de la guerre, qui marquera par intermittence sa filmographie (de La Poudre d’escampette au Roi de cœur, en passant par Chouans !).

Un héros pressé et épicurien
Mais surtout, l’expérience choquante de la guerre d’Algérie incite Philippe de Broca à filmer la vie sous son meilleur jour, avec élégance, légèreté et dérision. La comédie sera notamment le genre qu’il investira et le rendra populaire. Dès son premier film, Les Jeux de l’amour, il met en place des éléments fondateurs. À commencer par un héros pressé et libre, épicurien, qui ne tient pas en place. Tour à tour, Jean-Pierre Cassel, aérien et gracieux, Jean-Paul Belmondo, encore plus trépidant, incarneront, chacun dans quatre films des années 60-70, ce feu follet insatisfait, suivant ses désirs, jamais en reste pour emprunter un avion, un train ou une voiture, et fuir d’un endroit à l’autre. Plus tard, Jean Rochefort, Philippe Noiret ou encore Claude Rich revêtiront à leur tour le masque joyeux et sombre de ce double du réalisateur, aussi réel que fantasmé. L’articulation entre réel et imaginaire est constante dans son œuvre. Ses personnages masculins oscillent sans cesse entre deux mondes qui s’opposent, se mêlent ou fusionnent parfois dans un univers poétique. Dans Le Roi de cœur, le soldat ornithologue Plumpick (Alan Bates) libère les fous de l’asile qui réinvestissent leur village en exerçant les métiers dont ils rêvent. Le monde réel (qui ne l’est jamais totalement d’ailleurs) laisse toujours la place à un monde rêvé, fruit d’une imagination totale. C’est bien sûr aussi le cas du Magnifique et de ses deux héros jumeaux (François Merlin / Bob Saint-Clar) se renvoyant la balle entre un sombre appartement parisien et une plage ensoleillée d’Acapulco. Réalité et imaginaire se retrouvent dans la collure d’un plan (femme de ménage et électricien issus du quotidien de l’écrivain peuvent surgir d’un coup dans le décor exotique qu’il imagine). De la même manière, si les personnages des films de De Broca sont toujours tentés ou soumis par une forme de stabilité sentimentale, une fois qu’ils ont séduit la femme qu’ils désiraient, ils fuient systématiquement la routine, le quotidien, le réel, pour des lieux perdus, des nuits suspendues ou un exotisme de bande dessinée, tel que le Brésil de L’Homme de Rio, l’une des plus grandes réussites du cinéma d’aventures français (une adaptation secrète des aventures de Tintin ayant inspiré à Spielberg son Indiana Jones, quelques décennies plus tard), la Chine des Tribulations…, ou l’Afrique qui avait tant marqué le cinéaste dans ses jeunes années…

L’amour en fuite
« Je ne conçois pas de faire un film sans qu’il y ait une histoire d’amour », disait souvent Philippe de Broca. Pour autant, les femmes amoureuses qu’il filme tout au long de sa vie ne sont ni transies ni béates. Elles sont au contraire fortes, vives, voire viriles (Lorène / Marlène Jobert, pilote et mécanicienne dans La Poudre d’escampette, Lise / Annie Girardot en commissaire, prenant les devants dans Tendre poulet), soucieuses avant tout de leur libre arbitre. Ainsi elles ne disent pas toujours oui, ne sont pas toujours sensibles à la séduction des hommes (« Vous êtes des lâches, je me suis toujours débrouillée et je sais où aller ! », lance Suzanne dans Les Jeux de l’amour), reviennent parfois sur leurs désirs (Hélène dans Le Farceur), mais elles restent des femmes amoureuses, irrésistibles. Perdre le jeu continu de la séduction revient pour le héros des films de Philippe de Broca à finir seul : une peur constante, des Jeux de l’amour au Cavaleur, dans lequel Édouard, lâché par sa femme lasse de ses errements sentimentaux et de ses mensonges, le quitte. Il lui reste alors dans sa course à bifurquer, enseigner son art (« Pour la première fois, j’ai un disciple, j’ai l’impression de servir à quelque chose »). On retrouve cette dimension de parrainage et de transmission à travers plusieurs très beaux personnages de la fin de carrière du cinéaste, Savinien de Kerfadec dans Chouans ! ou Fernand Bonnard dans Le Jardin des plantes.

Fugitifs, ses personnages recherchent paradoxalement un havre de paix, souvent éphémère, un lieu de création entre animaux, livres et antiquités, où se constituent une communauté, une famille recomposée (Le Diable par la queue, Le Farceur), un endroit secret où se réfugient les amoureux : l’église des Gitans de L’Incorrigible, ou bien encore le repaire de Cartouche, dans le film homonyme. Là, le voleur et chef de bande dans le Paris du 18ème siècle, interroge son amoureuse, la belle Vénus (Claudia Cardinale). « Tu as tout ! Qu’est ce que je peux te donner, qu’est ce que je peux t’avoir, ce n’est même plus amusant !… ». La jeune femme lui répond alors avec un enthousiasme ému : « Oh si, Dominique, amuse-toi, ça empêche de mourir ! » Une réplique parmi d’autres pour définir à merveille le goût de la fantaisie teinté de gravité qui irrigue le cinéma de Philippe de Broca. »

Bernard Payen


Alexandre Mnouchkine par de Broca

Alexandre Mnouchkine

par de Broca

Philippe de Broca a tourné douze films avec le producteur Alexandre Mnouchkine, de L’Amant de cinq jours (1961) à Psy (1982). À sa disparition en 1993, le cinéaste lui a consacré un petit texte d’hommage, publié dans Le Film français.

« J’ai fait douze films avec vous (toi et Georges Dancigers et Bob Amon), mais surtout avec toi Sania, dont une bonne moitié dans des pays lointains.

Je t’ai donc vu, semaines après semaines, années après années, te lever, sous toutes les latitudes, à l’aube et te coucher bien après le crépuscule.

Tu t’habillais, dans ces pays pauvres où les fonctionnaires sont aisés, d’un pantalon élimé destiné uniquement à attirer leur compassion pour un pauvre petit producteur français.

Car on m’a raconté que tu étais Russe sous prétexte que tu as un petit accent et un nom imprononçable… comme tout bon producteur de l’époque ! C’est faux ! Tu étais Français et tu adorais la France.

On ne se demande bien pourquoi ? Tu ne fréquentais que des voyous ! Nous, en l’occurrence. Nous les artistes, qui ne faisions que des bêtises et un peu de cinéma. Tu nous grondais fort justement après nos turpitudes d’enfants gâtés. Tout était donc dans l’ordre.

Mais parfois les choses se gâtaient. Des pluies interminables, un fonctionnaire pointilleux, un bouton sur le nez de l’actrice. Ou pire, à la sortie du film : le bide ! (rare, avec toi !). J’étais effondré. Tu t’épanouissais ! Tu posais ton énorme et tendre main sur mon épaule d’artiste incompris. Ton visage, si ridé depuis, je crois, l’enfance, s’illuminait d’un sourire désarmant et tu me disais : « Remettons les choses à leur place. Après tout, on ne fait que du cinéma ! » Oui, Sania, tu ne faisais que du cinéma. Tu ne faisais même que cela. Pour ton plaisir et pour le nôtre. Pour le rire de tes petits-enfants. »

(source : Le Film français, n°2453/54, 7/14 mai 1993)


« Le Magnifique » par Quentin Dupieux

« Le Magnifique » par Quentin Dupieux

« J’invite tous les gamins à découvrir Le Magnifique car c’est un film drôle et magique ! » C’est le réalisateur Quentin Dupieux qui le dit. Découvertes dans son enfance, les aventures de Bob Saint-Clar et de son créateur François Merlin l’ont beaucoup marqué. « Pour un mec de mon âge, d’aimer « Le Magnifique », c’est complètement normal« , admet-il. L’aspect « mise en abyme », « film dans le film », l’a influencé (inconsciemment) pour « Au Poste ! »

L’intégralité de l’interview de Konbini est à retrouver ici.


Le Magnifique, Bob Saint-Clar l’espion à abattre

Le Magnifique

Bob Saint-Clar, l’espion à abattre

En offrant un double-rôle d’écrivain-agent secret à Jean-Paul Belmondo, Philippe de Broca s’amuse aux dépends de la littérature d’espionnage à gros tirage des 70s style SAS et propose, mine de rien, une réflexion sur la création. (Un article de Philippe Lombard paru dans la revue « Rétro Lazer » en février 2023)

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